Premiers pas au Mali et Bamako

public concert de musique

Passé la frontière, tout change à nouveau. Autant la dernière fois, entre le Maroc et la Mauritanie, avec 600 kms de désert je pouvais comprendre. Mais cette fois en 20 kms tout semble bouger sans barrière naturelle. Je croise d’abord les premiers villages typiques Maliens, avec leur grenier et les maisons en terre (on dit “en banco” normalement pour briller en société), et même si ce n’est pas la saison il y a tout de même les marques des champs cultivés (pas un seul à Adel Bagrou). Enfin Nara, petite ville avec beaucoup de vie, de couleurs dans tous les sens malgré sa taille modeste. Même si le jour de marché était la veille, je vois plus de fruits et légumes que je n’en ai vu cumulé depuis Nouakchott.Pour couronner le tout, en fin d’après-midi je tombe sur un concert dans la rue organisé par un parti politique pour la nouvelle année. De la musique Maure jouée par des Maliens ! Bien difficile de m’expliquer pourquoi il y a tant de contraste en si peu de kilomètres, pourtant dans les deux pays on retrouve beaucoup de Maures et Maliens mais l’ambiance y est si différente. Est-ce l’influence du désert qui semble créer cette sorte d’austerité en Mauritanie ? Peu importe, je dois bien admettre que j’ai mangé assez de sable comme ça et je suis bien content de me retrouver là.Le lendemain, en espérant revoir Gabrielle et Fred, je prends un mini-bus pour Bamako. Une fois tout le monde installé, j’ai l’impression d’être une sardine dans une boite de sardines. Pas si inconfortable que ça finalement et puis la piste en taule ondulée de terre rouge typique me paraît lisse après les dernières pistes. Ce fut court mais marquant ces pistes Mauritaniennes. Et je profite des paysages, je n’arrive pas à décrocher de voir autant d’arbres et tout plein d’énormes baobabs - je n’en reviens pas - à se demander depuis quand je n’ai pas vu d’arbres! A Bamako, j’avais l’intention de me reposer de toute cette route avalée en 3 semaines depuis Laayoune, et puis régler quelques petits problèmes de santé. Malheureusement Bamako n’est pas le meilleur endroit pour ça - agitation, bruit et pollution à tous les étages. De mon souvenir, ce n’est pas pour autant aussi terrible que ce que j’ai vu de Dakar ou Accra, et je me dis qu’il ne doit pas être trop désagréable de vivre ici - le centre est assez agréable à pied.Capitale oblige, c’est le retour des rabatteurs de tout poil et spécialité africaine des pseudo-rasta-artistes-cool qui traînent autour des hôtels et des lieux touristiques. Ils proposent de tout - cours de djembe, de danses, vendeurs de souvenirs, bijoux, fringues, guides, et promesse d’amitié éternelle car “Jah a dit qu’on est tous frères”. Enfin ils font tout ce qui est possible pour soutirer un peu, beaucoup, à la folie, d’argent des toubabs de passage. Au final ils ne sont pas trop insistants, il y a assez de touristes pour ne pas trop perdre du temps avec les réticents. Certains sont tout de même plus “dangereux” avec des histoires pas possibles pour arnaquer les passants. Heureusement que j’ai rencontré des gens sympathiques sur le marché et à mon hôtel (la maison des jeunes, une MJC en somme), sinon j’aurai pu repartir avec une bien mauvaise impression de Bamako. Gabrielle et Fred sont dejà repartis, et je sens qu’ils vont trop vite pour moi qui doit attendre un médicament pour mon oreille (un problème de France qui a récidivé en Mauritanie. A ce propos je vous conseille l’hôpital de Bamako : très rapide et efficace malgré de moindres moyens. Comme je sentais surtout le besoin de me reposer, je n’ai pas profité de la vie nocturne très reputée de la ville (concert, etc). J’ai tout de même eu droit à un mariage dans le resto en face de la maison des jeunes - musique à fond et invite à gogo mais tout s’est arrêté à minuit - parfait pour moi qui voulais dormir avant de repartir vers plus de calme près du fleuve Niger.