Fin d’un cycle

Cette semaine est la fin d’une première période pour moi à Hohoe. La plupart des autres volontaires (Hawa, Kadija, Ulrike et Hinnerk), avec qui j’ai passé mon temps depuis mon arrivée en ville, viennent de repartir. Comme toujours depuis le début du voyage, les liens se tissent vite et il est curieux de voir le vide que laissent des personnes que je ne connaissais pas il y a 3 mois.

Hawa, Kadija et Ulrike

J’ai d’abord rencontré Hawa, Kadija et Ulrike, mon premier jour au centre. Elles rentraient de vacances sur la côte, et les 2 soeurs Hawa et Kadi allaient être mes colocataires. Elles m’ont fait une chaleureuse place dans la maison qu’elles occupaient depuis un moment.

Elles sont allemandes et leur père est d’origine de Sierra Leone. Cela leur vaut le plaisir d’être parfois (souvent?) traitées de blacks dans leur pays et de blancs en Afrique (pratiquement tout le temps aussi de soeurs jumelles!). J’ai passé vraiment de très bonnes soirées avec elles, à discuter après un bon repas typique du pays paternel. Armées d’une sacrée bonne dose d’humour et d’ironie, je me suis pas ennuyé, et elles sont sûrement la cause de mon manque d’assiduité au blog (il faut bien trouver un coupable autre que soi). L’ami de Kadija est venue les rejoindre pour les 15 derniers jours. Elles sont reparties en vacances sur la côte avec lui avant de revenir faire leur bagages, bien surchargées de tissus en tout genre, et leurs adieux. Qui sait peut-être que l’on se reverra en France comme on en a parlé.

Ulrike regarde un dessin de Blaise

Ulrike vivait dans une famille d’accueil, comme Hawa et Kadi au départ. Elle s’est beaucoup plu, je pense, dans cette famille, et elle y est restée jusqu’à la fin de son séjour. Au départ, elle avait quelques mois de libre avant de recommencer ses études et un peu d’argent de côté. Comme Hawa et Kadi, elle a trouvé sur le net le témoignage d’un autre volontaire, et s’est décidé à postuler pour passer quelques mois loin de son île du nord de l’Allemagne.

En y repensant après coup, c’est assez courageux de sa part quand on connaît sa peur de tant de choses (voir de tout ;) ), de la nourriture (elle a eu droit à du banku tous les soirs), des transports en tous genres (rha la conduite des trotros), des petites bébêtes (hum, l’introuvable souris dans la chambre), des maladies, etc. Mais pour qui a du coeur, tout est possible (enfin presque). Cela ne l’a pas empêché de ne pas souffrir un peu, entre autre des terribles effets secondaires du Lariam (l’anti-paludique), avec ses états semi-dépressifs, apathiques et vomitifs le lendemain de la prise semestrielle. Hawa et Kadi ont aussi du endurer les effets secondaires du terrible anti-paludique, mais, j’ai eu l’impression, dans une moindre mesure.

Ironie de l’histoire, la veille de son départ la semaine dernière, elle aura eu une crise de palu… y a pas de justice, même pour ceux qui ont un gros coeur. Elle a du prendre un nouveau vol cette semaine, son assurant rapatriement refusant de lui payer (no comment!). Je pense qu’elle restera en contact de près avec l’association, elle a décidé de sponsoriser un enfant (10 euros par mois), Blaize, un enfant habitué de kids’ corner, qui était aussi son voisin, à la santé fragile.

Hinnerk et Ulrike

Hinnerk est arrivé un soir, comme ça, on buvait un verre à Malaisya (notre bar préféré). Il avait rencontré Lys et Seth sur la côte, et il avait quelques jours à tuer avant de prendre son bateau au barrage du lac Volta. Après quelques jours avec nous, il s’est dit qu’il préférait passer son mois de vacances ici plutôt que de partir à la recherche d’éléphants et autres singes parqués. Il venait juste de finir son stage de fin d’étude, dans une autre petite ville du Ghana, dans une entreprise allemande de préparation de barquettes de fruits (ananas, mangues, etc.) pour l’exportation.

D’un naturel enthousiaste, il s’est fait sa place dans notre petit groupe déjà formé. Il a aussi vécu avec moi dans la maison, ce qui nous a valu pas mal de conversations sur tout et n’importe quoi comme il va de soit. Sa nature curieuse et ouverte a fait que je me suis vite attaché à lui… et tiens! je peux aussi le mettre dans la liste des coupables pour ne pas avoir blogguer. Je pense qu’il aurait aimé pouvoir rester plus longtemps, un mois c’est court dans ces cas là. Mais il avait prévu de rentrer en Allemagne et de partir à la recherche de son frère qui est parti vivre dans la forêt quelques mois en Suède après avoir vu Into the wild - véridique, décidément il faut que je vois ce film !

Un nouveau cycle commence, la même semaine avec leurs départs, 3 nouvelles volontaires viennent d’arriver : 2 allemandes et une autrichienne qui viennent de passer leur bac et qui viennent passer l’été ici avant de poursuivre leurs études. Je ne me retrouve pas seul dans la maison, cette fois c’est Lisa, qui est arrivée un peu en même temps qu’Hinnerk, qui devient ma nouvelle colocataire. Cela fait 8 mois de voyage et je n’arrive pas à m’habituer à ce cycle de rencontres/séparations - Le temps est vraiment une chose bizarre…

P.S: promis, je vous en raconte plus une prochaine fois sur notre docteur cubain Orrrrlaando…