Derniers pas au Mali

Cela fait presque bizarre de repartir de Segou. Les 2 dernières semaines sont vite passées ici…je sais déjà que si je reviens au Mali, cela sera surement pour passer à Segou. Qui sait pour les sessions de travail de Keke-Matheo-Nils-Yaro and co comme on l’a dit en plaisantant en se quittant ! C’est toujours une expérience étrange de voir à quel point les relations se tissent et se libèrent rapidement dans le voyage. Le temps semble se condenser et se dilater au fur et à mesure des rencontres - seul, on retrouve un instant de respiration entre les rencontres… avant de repartir à nouveau.

J’ai refait marche arrière un instant pour rejoindre Djenne que j’avais sautée sur la route pour revenir à Segou. Djenne est une très belle petite ville, réputée pour sa splendide mosquée et ses habitations en bancon (en terre). C’est très beau mais je n’ai pas accroché plus que ça une fois l’émerveillement esthétique passé. J’avais envie de repartir, avant le marché du lundi qui amène ses hordes de touristes - tous les guides touristiques vous le conseillent, mais toutes les personnes que j’ai rencontrées me l’ont déconseillé.

Après une petite journée en bus, cap sur le sud du pays à Sikasso, tout proche de la frontière du Burkina et de la Côte d’Ivoire. Il n’y a rien à voir de particulier mais j’ai bien apprécié cette ville, ses jardins proches du centre, et ses gens tout relax. C’est la région verte du Mali, avec beaucoup d’agricultures, de fruits et légumes en tous genres (coton et thé entre autres) - le marché y est superbe. Sans vouloir faire l’ours, j’ai profité de ces quelques jours seul pour digérer ces derniers temps bien enchaînés.

C’était drôle, j’ai eu du mal à me rappeler mes derniers repas seul … Oualata, et avant au Maroc, mais je sais plus où exactement. Et puis Sikasso est un carrefour sur les routes plus au sud, j’ai essayé de voir où étaient ceux qui sont encore sur la route. J’ai raté Fred et Gabrielle (le camion en Mauritanie) de 2 jours, ils revenaient du Burkina sur la route du retour via le Sénégal. Et surprise, Xavier que je pensais au Togo ou au Ghana était encore au Burkina. Il avait fait de bonnes rencontres et avait renoncé à descendre plus bas, il attendait une amie en stage IUFM à Bobo, avant de reprendre la route du retour.

Cela tombe bien, Bobo est ma prochaine étape. Je lui réponds que j’arrive dans 2 jours si tout va bien. Cette fois, je n’avais pas fait le visa à l’ambassade et je comptais le faire à la frontière. Je me demande comment ça va se passer cette fois, quelques traces “post-traumatique” du dernier passage de la frontière Mauritanie-Mali sûrement.

Après 6 semaines je quitte le Mali avec la petite excitation d’arriver dans un nouveau pays et de nouvelles découvertes. Encore une fois sur le trajet, les différences entre les deux pays semblent me sauter aux yeux. La végétation de cette région, les constructions différentes, les rues pour ainsi dire propres (ça fait tout bizarre après la Mauritanie et le Mali), les bonnes pistes, des routes nickel, des péages, enfin tout plein de petites choses… Il me tarde de voir si le pays des hommes intègres (le Burkina Faso) va être à la hauteur de sa très bonne réputation parmi les voyageurs. Arrivé à Bobo sous la chaleur de la fin d’après-midi, je vais au premier hôtel qui m’avait paru bien et, coup de chance, je tombe sur Xavier qui était aussi descendu là !