Nouvel an à Nouakchott

chameau sur la route

Comme à Dakhla, les même personnes se retrouvent dans les mêmes positions dans le camion pour rejoindre la capitale, cette fois bien rodés pour passer les différents barrage de police - fiches de renseignement prêtes et le rituel de Fred qui doit descendre pour ouvrir la porte et montrer nos têtes est au point. Depuis 2005 la route goudronnée est finie et la capitale est facilement joignable en moins d’un jour de route, au lieu de trois jours de pistes sur la côte, faisant étape à des endroits bien précis pour éviter d’être submergés par la marée. La route goudronnée est dans les terres et le paysage est vraiment incroyable pour qui aime le sable, le vent et les espaces infinis - peu d’habitation, quelques chameaux de temps en temps - une route vraiment bluffante. Encore une fois (après Dakhla et Nouadhibou), l’arrivée en ville après une journée à traverser des zones si désertiques produit un drôle d’effet, incrédules face à la présence d’êtres humains regroupés là au milieu du vide. Notre auberge est toute neuve et le patron pas encore rodé à des humeurs en dents de scie, il est aussi dans les affaires d’achat/revente de voitures (volées ou pas peu importe). C’est une constante depuis notre arrivee en ce début de séjour dans ce pays, tout le monde semble faire de petits ou gros trafics. Un restant de leur passé de commercants voyageurs ? je l’ignore. Beaucoup de revente de produit volés (voitures, téléphones, etc…) et puis le pays importe tout, pour ainsi dire, il ne produit rien et même les aliments viennent des pays voisins (Maroc, Mali, Senegal). Ajouté à cela Nouakchott construite comme une ville américaine avec des grandes avenues, le vent qui traine du sable créant une brume permanente, plus quelques blanc-becs qui se sont mis dans les affaires - tout ça a suffit pour me donner l’impression d’être dans une sorte de far-west moderne - vraiment étrange ce pays… Maintenant que j’ai décidé de me joindre à Fred et Gabrielle, on profite de notre passage pour faire le visa pour le Mali. Il faut dire que Fred et Gabrielle ont eu à Nouadhibou une difficile journée pour prolonger leur visa mauritanien, un bien bel exemple de corruption. Le responsable leur a demandé le double du tarif normal et face à leurs interrogations, il les a renvoyés attendre. 3h plus tard il leur demande d’amener un justificatif de sejour à l’auberge. Ils vont le faire et reviennent et demandent à voir un gars que leur avait indiqué une personne au Maroc (qui faisait souvent le trajet). Pas plutôt le flic en question rencontré, tout se simplifie, le visa était fait et le prix diminué de moitié. Pour le Mali en 2h c’etait fait, un record d’efficacité. Le nouvel an se rapproche et on décide de le passer ensemble à l’auberge. En plus de nous, il y a un hollandais avec un camion en route vers l’Afrique du sud, un français qui essaie de se lancer dans le commerce des langoustes avec l’Europe, et puis le patron et ses amis antipathiques (un guide tout fier de lui, des Français, etc). Le jour même, une autre camionette est arrivée avec un Français comptant vendre son véhicule au Mali. On ne le verra pas de la soirée car il s’est de suite couché (je l’ai recroisé à Bamako, il a fait la route Tanger-Bamako en 10 jours avec 2 jours de panne). Pour ma part, j’aurai passé une plutôt bonne soirée - même si je n’avais pas vraiment l’impression de passer un premier de l’an. Je sais que ce ne fut pas le cas de France qui a du subir un Sénégalais qui n’a pas arrêté de la draguer avec insistance. Le lendemain matin il est temps de dire au revoir à France et Matthieu, ils partent vers Roso et le Sénégal - et nous de partir pour faire une première courte étape sur la route de l’espoir - plus que 1200 kms avant le Mali…